

Madabiya, littéralement « si seulement », est une véritable ode à l’amour et l’espoir. Sur une mélodie à la fois douce et entrainante, l’artiste marocaine Jihane Bougrine a voulu à travers ce travail montrer « un monde respectueux et libre, où ses gens s’aimeraient sans différence, sans hypocrisie », explique-t-elle via ses réseaux sociaux.
Un poil engagé, ce titre est le troisième extrait de son album « Dima Labass ». Un titre dont le clip a été tourné en plein confinement et met en scène une brochette de personnalités marocaines et étrangères. Réalisé et monté par Julien Foure, ce clip met également en scène Atika Zoubir qui tout au long interprète la chanson en langage des signes.
Arrivé à point nommé, cet opus a tout de même mis du temps à être dévoilé au grand jour, « optimiste et presque utopiste, Madabya [est] une chanson que j’ai écrite il y a 7 ans. Elle a mis du temps à trouver le chemin du public, mais là voilà aujourd’hui, dans un contexte qui lui donne encore plus de résonnance, et plus de raison », explique la Marocaine pour qui il est essentiel à travers son art de conter les hauts et les bas du monde d’aujourd’hui.

Arrangé par le musicien et Oudiste Zakaria Masrour, le morceau puise dans des sonorités à la fois rock et groovy, on retrouve également une pointe de jazz, le tout enjolivé par la pure tradition marocaine grâce au Oud et aux paroles en Darija. Cette « bossa nova rock » qui appelle à l’acceptation de l’autre, n’aurait pas été légitime si elle n’avait pas voyagé. Et pour cause, le clip a été tourné par les artistes mis en avant chez eux de Rabat à Beyrouth en passant par Paris !
Première Marocaine à signer avec Universal Music Mena, Jihane Bougrine a voulu grâce à ce single, qu’elle a co-écrit avec Ayoub Belmokkadem, surtout montrer qu’on peut « vivre tous en paix, et que l’autre [peut] être capable de toujours être bienveillant, de nous regarder avec amour avant de penser à la religion ou à la couleur de peau. Ce qui se passe aux Etats-Unis est l’exemple même que l’amour du prochain n’est pas encore chose acquise ».

Pour rappel, Jihane Bougrine est née à Rabat et exilée en banlieue parisienne dès l’âge de 2 ans. Elle est passionnée de musique depuis toujours. De retour au pays, dans les années collège, Jihane se réfugie dans l’écriture et la musique pour oublier cet exil. Elle crée alors un groupe de chanteuses à l’âge de 13 ans avec ses amies. Elles reprenaient les tubes à capella de Boys II Men et des Beatles. Jihane décide en 2006 de repartir en France, à Paris, là elle se fait coacher par des grands comme Merwan Rim, Richard Cross ou encore Marco Beacco. En 2009, de retour dans son Maroc natal, la chanteuse voit sa carrière débuter.
Après la diffusion de « Madabiya », l’album « Dima Labass » sera de sortie dès le 18 juin sur toutes les plateformes Youtube, Spotify, Anghami, Deezer et Apple. Finalement, cette période trouble n'aura décidément pas réussi à confiner la créativité !